Le luxe à la française, c’est l’équilibre et le savoir-faire ancestral en toute chose
Après de riches expériences dans des groupes hôteliers de luxe tels que Sofitel, Warwick et Westin, François Delahaye a été nommé Directeur Général de l’Hôtel Plaza Athénée en décembre 1999. A la tête du Palace de l’Avenue Montaigne à Paris, il accorde une grande importance aux détails et au raffinement pour atteindre l’excellence inhérente au luxe. Depuis 2008, le Plaza Athénée sollicite ainsi l’expertise de Bureau d’Image, cabinet pionnier des formations grooming, qui vient régulièrement former ses équipes avec des dispositifs innovants et des modules adaptés aux valeurs et standards de services de l’établissement.
Bureau d'Image : Comment définiriez-vous le luxe ?
François Delahaye : Comme la chose la plus rare pour la personne concernée. Cela peut être le temps, l’espace, le raffinement, la surprise, l’enchantement…
BI : Le luxe à la française existe-t-il et quelles seraient ses caractéristiques ?
FD : Le luxe à la française, c’est l’équilibre et le savoir-faire ancestral en toute chose. Cet art de vivre embrasse la cuisine, l’art de la table, le vin, la Haute couture, la culture, l’architecture… Le luxe à la française, c’est aussi une certaine liberté et une certaine nonchalance dans l’application de ce savoir-vivre qui, par ailleurs, est sophistiqué.
BI : Quelles ont été les grandes évolutions de l’hôtellerie de luxe au cours des dernières décennies ?
FD : La technologie, la course aux étoiles pour la gastronomie et l’investissement très important pour tous les palaces.
BI : Comment les Palaces se démarquent-ils des autres hôtels de luxe ?
FD : En conservant leurs équipes, en reconnaissant 50% des clients habitués instinctivement et humainement et non pas d’une manière standardisée.
BI : Quel leader êtes-vous ? Quel(s) principe(s) guide(nt) votre vie professionnelle ?
FD : J’accorde une grande confiance à mes équipes, en leur laissant beaucoup d’autonomie. Je me remets également toujours en question en changeant par exemple certaines décisions que j’avais prises.
BI : Quelles exigences la direction d’un Palace requiert-elle ?
FD : Se remettre en question, connaitre l’ADN de son établissement et lui être fidèle au détriment d’une certaine forme de tendance.
BI : Quelle qualité première exigez-vous de vos équipes ?
FD : L’engagement et la loyauté.
BI : Quelle faute vous inspire le plus d'indulgence ?
FD : Toute faute avouée.
BI : En quoi est-il essentiel de former vos équipes à l’excellence de service ?
FD : L’excellence devient de plus en plus difficile à obtenir et demande – comme le pratiquent les danseuses étoiles – beaucoup de répétitions.
BI : Même en qualité de Directeur général d'un Palace, continue-t-on d'en apprendre chaque jour un peu plus sur le luxe, ses codes et ses multiples façons de l'incarner ?
FD : Bien sûr mais l’essentiel demeure une même exigence : ECOUTER le client pour réfléchir et s’adapter à l’évolution de ses préférences.
BI : Quels conseils donneriez-vous aux jeunes professionnels ?
FD : Soyez engagés et patients.
BI : Si l’hôtellerie de luxe était une couleur, quelle serait-elle ?
FD : Rouge.
BI : Un animal ?
FD : A la fois la fourmi et la cigale.
BI : Un adjectif ?
FD : Sophistiqué.
BI : Une émotion ?
FD : L’enchantement.
BI : Un objet ?
FD : Une clé.
BI : Une devise ?
FD : "Il est souvent plus fatiguant de penser à ce que l’on a à faire que de le faire. Agissez." Et "Il n’y a pas de phrase plus dangereuse que : ‘on a toujours fait comme ça’."
BI : Une vertu ?
FD : L’approfondissement et la spontanéité.
BI : Un personnage historique ?
FD : Louis XIV.