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Le luxe vu par

Béatrice SCHOPFLIN
Directrice Générale - Hôtel Scribe Paris Opéra (Sofitel)

Le luxe, c’est l’extrême simplicité dans la précision

Directrice Générale de l’Hôtel Sofitel Le Scribe Paris Opéra depuis 2014, Béatrice Schopflin a successivement dirigé l’Hôtel du Louvre, l’Ambassador puis Le Lutetia, avant de rejoindre le groupe Accor dans le cadre du projet de repositionnement de la marque Sofitel dans l’hôtellerie de Luxe. Béatrice Schopflin a ainsi dirigé pendant six ans le Sofitel Arc de Triomphe et en orchestrant son renouveau en collaboration avec Andrée Putman, architecte d'intérieur et designeuse française de renommée internationale.

Ambassadrice du luxe, Béatrice Schopflin fait appel à l’expertise de Bureau d’Image pour un accompagnement transverse de ses équipes de l’Hôtel Sofitel Le Scribe Paris Opéra, avec des formations innovantes de grooming et d’accueil dans le luxe et des audits qualité.


Bureau d’Image : Comment définiriez-vous le luxe ?

Béatrice Schopflin : L’extrême simplicité dans la précision. Pour générer une émotion, un instant particulier, une singularité.

BI : Le luxe à la française existe-t-il et quelles seraient ses caractéristiques ?

BS : Oui, il existe vraiment. Il est particulièrement perceptible et puissant dans le regard que porte le monde sur la magie du made in France. Nous avons en France un terreau très riche et un savoir-faire unique, incarnés par les Compagnons du Devoir et les Meilleurs Ouvriers de France, notamment. Que ce soit dans la gastronomie, l’ébénisterie ou la haute-couture, nous avons une richesse de transmission incomparable.

BI : Quelles ont été les grandes évolutions dans l’hôtellerie de luxe au cours des dernières décennies ?

BS : Pendant longtemps, nous avons observé un certain immobilisme dans l’hôtellerie de luxe, très conservatrice, avec des codes très rigides. Mais depuis quelques années, et même si les standards existent toujours, elle fait appel à davantage de personnalité et de spontanéité. Elle s’ouvre plus volontiers à ses collaborateurs et à d’autres métiers, créant beaucoup de passerelles.

BI : Comment les hôtels de luxe se démarquent-ils ?

BS : L’hôtellerie au sens large conserve des prérequis mais ce qui démarque les établissements de luxe, c’est la qualité des femmes et des hommes qui les animent. Ce qui crée l’émotion, c’est le service et la sincérité.

BI : Quel leader êtes-vous ? Quel(s) principe(s) guide(nt) votre vie professionnelle ?

BS : L’engagement est essentiel. Je suis ouverte aux erreurs mais il est primordial d’être entourée de gens engagés, qui vont au bout des choses. Le manager doit pour cela être visible et créatif afin d’inspirer ses collaborateurs, les emmener vers un objectif commun et sortir des sentiers battus.

BI : Quelle qualité première exigez-vous de vos équipes ?

BS : L’engagement, encore et toujours, et un goût prononcé pour la subtilité et l’excellence.

BI : Quelle faute vous inspire le plus d'indulgence ?

BS : La maladresse de ceux qui prennent des risques. Nous avons le droit d’essayer et de nous tromper. En revanche, j’ai n’ai aucune indulgence pour l’inertie et la vulgarité.

BI : En quoi est-il essentiel de former vos équipes à l’excellence de service ?

BS : C’est indispensable car il n’y a pas d’hôtellerie de luxe sans constance. Or, pour détenir et digérer les codes et standards des différents process, il est nécessaire de se former continuellement à l’excellence de service. Une fois que c’est acquis, c’est alors que peut se libérer une réelle spontanéité, essentielle à la création de liens avec la clientèle.

BI : Même en qualité de Directrice Générale, continue-t-on d'en apprendre chaque jour un peu plus sur le luxe, ses codes et ses multiples façons de l'incarner ?

BS : Naturellement car nous évoluons dans un secteur qui bouge beaucoup et rapidement. Il nous faut en particulier bien appréhender l’équation actionnaires/collaborateurs/clients/marques et intégrer toutes leurs valeurs.

BI : Quels conseils donneriez-vous aux jeunes professionnels ?

BS : Je m’adresserais volontiers aux femmes en leur disant que c’est un métier qui peut rendre très heureuse et qu’il ne faut pas certainement pas avoir d’inquiétude sur l’équilibre vie privée/vie professionnelle. Il faut être audacieuse, enthousiaste et curieuse.

BI : Que préconisez-vous pour les hommes : barbe soignée ou rasage de près ?

BS : Sur le grooming, je ne veux pas conserver des codes fermés, inappropriés avec des générations qui évoluent avec leur temps. Pour être élégant, il faut s’aimer et être à l’aise dans son corps. Un homme peut être très élégant avec une barbe bien entretenue.

BI : Pour les femmes : pour ou contre le vernis rouge ?

BS : Pour, dans la mesure – là aussi – où il est entretenu sur des ongles courts.

BI : Si l’hôtellerie de luxe était une couleur, quelle serait-elle ?

Le noir. La couleur de l’élégance, lumineuse, sans fausse note. C’est le smoking d’Yves Saint-Laurent, le tableau de Pierre Soulages…

BI : Un animal ?

BS : Un félin, le chat en particulier, qui incarne le raffinement, l’agilité, l’indépendance.

BI : Un adjectif ?

BS : Talentueux/se, pour tous les collaborateurs qui se démarquent ou ceux qui gagnent être connus, ou collectif car il n’y a pas de succès individuels en hôtellerie.

BI : Une émotion ?

BS : L’émerveillement.

BI : Une œuvre d’art ?

BS : Le Mobile de Calder, l’équilibre de la force et de la légèreté.

BI : Une devise ?

BS : « Ne pas oser, c’est déjà perdre ». Devise empruntée à Andrée Putman.

BI : Une vertu ?

BS : La générosité émotionnelle, l’envie de faire plaisir.

BI : Un personnage historique ?

BS : Christophe Collomb, symbole de l’ouverture aux cultures.

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